HTML Document Promotion de l’agroécologie: Un financement du COMESA pour un projet-test

250 000 dollars. C’est le tout premier financement accordé par le COMESA pour un projet de développement à Madagascar.Et il s’agit d’un projet sur l’agroécologie qui consiste à produire et à protéger le sol en même temps, une approche adaptée au changement climatique.

Release date 05/03/2015
Contributor Jaona Ranaivo
Geographical coverage Madagascar,
Keywords Agroécologie, COMESA,

Promotion de l’agroécologie: Un financement du COMESA pour un projet-test

Source : La gazette de la grande île

Catégorie : Economie

Publié le mardi 3 mars 2015 07:33

250 000 dollars. C’est le tout premier financement accordé par le COMESA pour un projet de développement à Madagascar.Et il s’agit d’un projet sur l’agroécologie qui consiste à produire et à protéger le sol en même temps, une approche adaptée au changement climatique. Et Madagascar vit actuellement les affres de ce changement. Les inondations dans plusieurs régions, la sécheresse dans le Sud et dernièrement le cyclone intense Chedza en sont les preuves. Concernant le projet d’agroécologie cité plus haut, 2 régions sont concernées, à savoir le Moyen-Ouest et le Sud-Est. Hier au siège du Groupement semis direct de Madagascar (GSDM) à Ambatoroka, le directeur exécutif Rakotondramanana a expliqué : « La révolution verte axée sur l’utilisation d’engrais et de pesticides à tout va est révolue, d’autant qu’elle n’a pas permis aux pauvres de sortir de cette situation. Elle est remplacée par l’agroécologie. Le projet-testManitatra financé par le COMESA appuie la diffusion à grande échelle des techniques agroécologiques dans les régions d’intervention ». L’objectif est d’assurer la sécurité alimentaire tout en atténuant les effets du changement climatique, de capitaliser et de mettre à l’échelle les résultats des projets antérieurs dont les projets BVPI (financement Banque mondiale) et SEHP (financement AFD).

Pour le Moyen-Ouest, il est question d’augmenter de 80% les surfaces concernées par apport au projet BVPI, de doubler le nombre des paysans adoptants pour atteindre 1 000 agriculteurs dont 200 femmes. Dans le Sud-Est, les surfaces devraient doubler, alors que les adoptants sont prévus atteindre 1 400 dont 900 femmes. Le projet s’appuie sur des paysans-pilotes qui forment d’autres paysans. Cette approche réduit le coût. Concrètement, l’agriculture de conservation ou les techniques agroécologiques consistent à réduire et même à supprimer le travail du sol, à mettre en place une couverture permanente, à pratiquer la rotation et l’association des cultures avec l’utilisation de plantes auxiliaires aux fonctions écosystémiques choisies. Dans le Moyen-Ouest, le projet aidera à régénérer la fertilité du sol et à lutter contre le striga, cette mauvaise herbe rougeâtre au surnom évocateur « Arema », si elle est appelée herbe des sorcières en Afrique. Les adoptants cultivent notamment du riz et du manioc associés avec du stylosanthes. Une légumineuse, le mucunaallélopathique est également introduite pour lutter contre les mauvaises herbes et repousser les vers blancs. L’acacia mangium, une autre légumineuse, est également vulgarisé à raison de 300 000 plants distribués aux paysans. Cet arbuste apprécié par les abeilles fixe l’azote et joue donc un rôle dans la fertilisation du sol…

Le Sud-Est bénéficie d’actions similaires mais on doit citer l’introduction de variétés de patates douces à chair orange riches en vitamine A avec l’appui du Fifamanor, la vulgarisation de l’agroforesterie, etc. A Madagascar, les surfaces couvertes par l’agriculture de conservation sont encore modestes, soit environ 10 000 ha pour 15 000 à 20 000 paysans adoptants. Ce type d’agriculture devrait faire l’objet d’une politique nationale.

Fanjanarivo