Actualité
Production Agricole
Catégorie : Economie
Publié le mardi 3 mars 2015 07:34
Source |
La gazette de la Grande ïle |
Release date |
05/03/2015 |
Contributor |
Vonjy Ralazamanana
|
Geographical coverage |
Antananarivo |
Keywords |
Agro-écologie |
La prochaine soudure sera très difficile à traverser pour les Malagasy, notamment pour l’approvisionnement en riz.
Les inondations actuelles, l’érosion, la dégradation avancée des infrastructures hydro-agricoles et l’effectif limité des périmètres irrigués par rapport à la croissance démographique expliquent ce problème. Le directeur exécutif du Groupement semi direct de Madagascar (GSDM), Rakotondramanana, un professionnel du secteur agricole, avance que la dégradation des infrastructures résulte de politiques inadaptées et du manque d’entretien. Ce problème n’est pas nouveau. Il court depuis des décennies et le changement climatique n’est pas pour arranger la situation. Le résultat est catastrophique : 80% de la riziculture irriguée située dans les bas-fonds sont détruits. Ces zones assurent pourtant la grande majorité de la production rizicole du pays. Même les grandes plaines considérées comme les greniers à riz sont dans une situation critique. D’après le directeur exécutif du GSDM, 70% des plaines autour du lac Alaotra ne sont plus irrigués. La situation est pire pour Marovoay où seule une petite partie des plaines est irriguée correctement. L’un des rares périmètres préservés est celui d’Andapa, là où l’on a inauguré récemment un grand barrage.
Certes, des périmètres dans l’Atsimo-Andrefana bénéficient maintenant de nouvelles et grandes infrastructures hydro-agricoles, mais ils sont encore en nombre trop limité pour répondre aux besoins nationaux. Ne peut-on pas se rabattre sur l’utilisation de techniques améliorées pour contourner ces différents problèmes et produire plus ? Le SRI fait partie de ces techniques mais il est peu pratiqué même s’il a été découvert à Madagascar. Ce n’est pas faute de volonté de la part des paysans. Mais sans une bonne maîtrise de l’eau, ils ne peuvent pas pratiquer le SRI dont le rendement peut atteindre jusqu’à 12 t/ha, contre une moyenne nationale de 2 t. Quant à l’agriculture de conservation ou l’agroécologie promue par le GSDM, elle aussi, elle recrute peu d’adoptants, alors qu’elle est une des voies pour contourner les effets du changement climatique. Ces effets sont tels que la masse de pluies censée tomber sur 1 mois tombe en une nuit ou sur quelques jours seulement ! Les dégâts ne peuvent qu’être immenses. Mais l’agriculture de conservation n’intéresse que 15 000 à 20 000 personnes. Or, 75% de population active travaillent en milieu rural.
En fait, les paysans, trop pauvres, ne veulent pas perdre leur temps dans une technique dont les résultats ne se récoltent qu’au bout de 3 ans. Ils veulent immédiatement du concret. Or, la bonne maîtrise de l’agroécologie demande environ 3 ans. De plus, le coût de production est plutôt cher au début s’il diminue dès la 2ème année. C’est pour cette raison que le projet-test mené par le GSDM dans le Sud-Est le Moyen-Ouest distribue des semences et des jeunes plants aux adoptants. Dans la province du Kwazulu Natal en Afrique du sud, l’essor de l’agroécologie est pourtant impressionnant, d’autant plus qu’un fermier y exploite en moyenne 4 000 à 5 000 ha. Les fermiers de cette province sud-africaine s’est inspirée des expériences très réussies du Brésil, un pays qui n’hésite pas à damer le pion aux puissances agricoles comme les Etats-Unis. En fait, l’agroécologie devrait faire l’objet d’une politique nationale. Ce qui signifie que tout projet de développement agricole doit intégrer cette technique et celle-ci devrait être enseignée dès le primaire et jusqu’à l’université. En attendant, le GSDM introduit cette technique dans les écoles agricoles.
Please note that this information has expired.