Recherche – Le caféier du futur «Ratelo» est tri hybride
La politique nationale de la Recherche est quasi inéxistante à Madagascar. Les travaux continuent pourtant au Centre National de la Recherche Appliquée au Développement.
Publié le 02 Avril 2015
La politique nationale de la Recherche est quasi inéxistante à Madagascar. Les travaux continuent pourtant au Centre National de la Recherche Appliquée au Développement.
Une révolution dans l’amélioration de la plantation de caféier à Madagascar. L’équipe du Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) a mis au point une nouvelle plante de caféier, apte à s’adapter au contexte environnemental de la Grande île, tout en répondant aux normes du marché. « Le caféier tri hybride Ratelo est le fruit du croisement de trois variétés de caféier, à savoir l’eugenoide, le canéphoria et l’arabica. Cette nouvelle variété n’existe qu’à Madagascar », a révélé Jean Jacques Rakotomalala, chercheur du FOFIFA. Une nouvelle qu’il a partagée hier, lors du cycle de conférences, «la science en images, les images de la science», organisé par l’Institut de recherche pour le développement et l’Institut Français de Madagascar, à Analakely.
Aussi, le caféier tri hybride « Ratelo », fruit d’une recherche d’une vingtaine d’années, résiste à la rouille, première menace pesant sur les caféiers. Cette nouvelle variété s’adapte aussi au climat et au type de sol sur les Hautes terres centrales et sur les côtes Est malgaches. «Nous l’avons testé à Sahambavy et à Ambatobe, où la plantation du caféier de l’arabica ne marche pas», enchaîne
Jean Jacques Rakotomalala. Ce tri hybride, à l’entendre aussi, est plus productif que l’arabica classique. Jean Jacques Rakotomalala ne l’a pas pourtant démontré dans son exposé.
Contrainte
Le chercheur a toutefois rassuré que le goût de Ratelo a été testé au Japon et à l’île de La Réunion. «Le Ratelo présente un goût meilleur que l’arabica», souligne-t-il. Jean Jacques Rakotomalala a même ajouté que le Ratelo peut entrer dans la catégorie du café supérieur. Cette nouvelle variété n’est pourtant que le sommet de l’iceberg. «Il y a cent vingt quatre espèces de caféiers dans le monde, soixante et une d’entre elles se trouvent à Madagascar. Elles sont toutes endémiques. Toutes ces variétés présentent de potentialité sur le plan économique. Mais, les 76% de ces variétés ont été inscrites dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. La déforestation menace cette richesse naturelle », a interpellé Nathalie Eva Raharimalala, chercheuse du FOFIFA.
La dégradation de l’environnement ne constitue pas non plus la seule contrainte, pour mettre en valeur cette richesse naturelle. «Il faut une volonté politique pour mettre en valeur ces variétés de caféiers. Afin de planter à grande échelle le Ratelo, il nous faut un laboratoire bien équipé même si le bouturage et le greffage permettent de le multiplier. Il faut
garder au maximum les caractéristiques de ce caféier cloné», lance Jean Jacques Rakotomalala. Afin de démontrer également l’infinité de possibilité du croisement de ces variétés de caféiers, les chercheurs ont démontré qu’il est également réalisable de planter le caféier Bourbon pointu de l’île de La Réunion à Madagascar, en le croisant avec les variétés locales. Ce caféier a été introduit à Madagascar en 1960, mais, n’a pas pu s’adapter aux conditions écologiques. « La phase de floraison jusqu’à la maturation des caféiers locaux ne dure que de deux à huit mois alors qu’il faut attendre douze mois pour avoir un arabica
en maturité », conclut Jean Jacques Rakotomalala.
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