Corne de Zébu - une filière à haute potentialité
Hormis sa viande et sa peau, le zébu offre une matière première inégalable aux artisans grâce à ces cornes. Ces objets sont très connus par les touristes
La famille Rakotomanana exploite la corne de zébu, animal fétiche et symbole de richesse dans la grande île en produits artisanaux. Son atelier implanté à Ambohimandroso est encore reconnu pour sa spécialisation dans la fabrication d'objets représentant des abeilles ou des crabes. Cette matière noble, blanche, brune ou noire, est artistiquement travaillée selon des techniques ancestrales
Article paru le 14/07/2016
Source | L'hebdo de Madagascar |
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Release date | 17/07/2016 |
Geographical coverage | Madagascar, |
Keywords | Corne de zébu, valorisation, artisanat, |
Beaucoup d'artisans se lancent actuellement dans la production d'objets à base de cette matière première d'une grande rusticité, comme les bijoux, statuettes, peignes, articles de table, bibelots. "La partie supérieure d'une corne est pleine. Elle permet de créer des bagues surtout; la partie inférieure qui est creuse est utilisée pour la fabrication de couverts à salade, bracelets, colliers ou pendentifs. Que ce soit un objet d'utilité quotidienne ou ponctuelle, le travail de la corne procède de différentes étapes afin d'arriver à un produit manufacturé. Le prix des produits oscille entre 30 000 ariary et 500 000 ariary pour les insectes" détaille Rakotomanana, Président de l'Association Avotra, composée d'une dizaine d'artisans, il a mentionné une nette évolution de la filière dans certaines régions du pays.
Des artisans s'investissent également à l'étranger pour mettre en valeur le "made in Madagascar" notamment en France et aux Etats-Unis. Riche de plus de sept ans d'expérience dans l'artisanat d'art, la famille Rakotomanana envisage de faire ses premiers pas sur lemarché extérieur. Le côté financier reste un grand blocage dans la recherche de débouché, "notre capacité mensuelle de production est d'environ 100 unités pour 500 kilos de cornes. Nous travaillons avec un intermédiaire pour l'exportation de nos produits; mais de plus en plus, nous souhaitons pénétrer directement sur le marché extérieur, mais le manque de matériels demeure un grand poids qui nous empêche de satisfaire la demande, surtout en termes de quantité", ajoute-t'il. Il a aussi insisté sur la nécessité de respecter les normes de qualité et de créativité des artisans pour apporter un plus à la filière. "Les clients montrent de l'engouement pour nos produits. Cependant, il ne faut pas croire que nous nous adressons aux seuls touristes. Il est vraiment indispensable d'avoir une vision moderne et au courant de la tendance", conclut-il
Problème de matière première
Les artisans éprouvent beaucoup de difficulté à se procurer des cornes à l'extérieur à cause de l'exploitation massive du bétail, une des causes qui minent la filière. Tout reste en-deçà du potentiel malagasy car la substitution à l'exportation d'un produit brut, qu'elle soit légale, officieuse ou clandestine, absorbe l'essentiel de la production, au détriment de l'artisanat. "L'exportation de zébus sur pied frappe la filière et engendre un problème d'approvisionnement en matière première brute des artisans. Ce produit, au lieu d'être transformé sur place pour créer des emplois, générer des revenus et des devises, ne propose que des emplois à faible coût unitaire", explique Julien Rakotonaivo, directeur général de l'artisanat. De plus,un nombre très important de manches en corne sont exportés à l'état brut au profit d'artisans étrangers. Les opérateurs chinois forment les plus grands exportateurs de cette matière première, mais il y en a aussi d'autres qui se trouvent en situation de monopole. Les artisans n'ont alors comme alternative que de recourir aux bouchers pour leur acheter de la matière première. "Nous faisons face à une flambée de prix à cause de la faible quantité disponible. Le kilo de corne noire est passé de 1 000 à 2 000 ariary tandis que le kilo de la corne blanche est à 6 000 ariary contre 5 000 ariary auparavant", dénonce l'artisan
Sandra Miora Hafalianavalona
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