Decennie des Nations Unies pour la Biodiversite

News Une espèce ambassadrice d'Ankazobe

Article paru dans le quotidien Midi Madagasikara le 5 mars 2010

Concerned URL http://www.midi-madagasikara.mg/midi/index.php?option=com_content&task=view&id=22814
Source Midi Madagasikara
Release date 05/03/2010
Geographical coverage District Ankazobe, Madagascar
Keywords Sohisika, Schizolaena tampoketsana

SOHISIKA. Ankazobe ne devra plus être réputée pour les feux de brousse car il regorge une flore qui lui est propre mais méritant une préservation

Quand on parle de Tour Eiffel, c’est Paris, et quand on dit la grande horloge de GMT, Londres revient toujours en tête. Mais si l’on se réfère à une merveilleuse plante dite « Sohisika », c’est la zone de Tampoketsa à Ankazobe qui vient alors à l’esprit. En effet, c’est un grand et bel arbre d’une longueur de 16m qui ne se trouve nulle part ailleurs que dans cette zone après une mission d’inventaire de la forêt effectuée par l’équipe scientifique de Missouri Botanical Garden (MBG) à Madagascar. Le « Sohisika » constitue ainsi une espèce ambassadrice d’Ankazobe, a évoqué Hans Rajaonera, responsable de communication de MBG. Et même la réserve nationale d’Ambohitantely dans ce district n’en dispose pas.

Principales menaces

Il s’agit notamment d’un grand et bel arbre connu sous l’appellation scientifique « Schizolaena tampoketsana » doté de fleurs blanches ou rosâtres et d’étranges fruits entourés de trois enveloppes de tissus digités, visqueuses et charnues. Cependant, cette espèce endémique à Tampoketsa-Ankazobe est considérée comme l’un des arbres les plus menacés du monde car on n’y trouve plus qu’à peu près 150 pieds. La coupe pour la fabrication de planches et les feux constituent les principales menaces de cet arbre. Raison pour laquelle, un projet de jumelage de la ville à cette plante endémique est mis en œuvre par le MBG en partenariat avec la Conservation International (CI). L’objectif consiste à ce que la population d’Ankazobe ait la fierté d’avoir ce « Sohisika » qui ne pousse que chez elle, pour pouvoir le préserver de son extinction.

Arbre inconnu

En fait, bon nombre de gens ne connaissent même pas l’existence de cette flore. La majorité des élèves au sein du CEG d’Ankazobe comptant en tout 792 élèves, viennent de la découvrir après une séance de sensibilisation effectuée par le MBG hier et un reboisement de « Sohisika » à titre de démonstration dans l’enceinte de leur école. « Moi je suis prête à la protéger en luttant contre les feux de brousse car cela ne se trouve que dans notre région », Aina Fy Fenomanana, 10 ans et en classe de 6e, tandis que Mme Francine, une mère de famille a témoigné qu’elle et ses copines se mettent souvent sous l’ombre de l’arbre de  « Sohisika » depuis des années pour se reposer sans savoir que c’est une espèce propre à Tampoketsa.

Approche éco-pédagogique

Quant à Ravelojaona Esperat, le directeur du CEG d’Ankazobe, la promotion du « Sohisika » sera intégrée automatiquement dans le programme d’enseignement scolaire. En effet, l’école a été choisie comme un centre d’expérimentation en matière d’application de l’éco-pédagogie depuis 2007. Il s’agit d’une approche de préparation de l’enseignement par filière en rapport avec l’écologie via des activités d’observation de découverte. A titre d’illustration, en mathématiques, la leçon arithmétique peut être étudiée par constatation d’une forme de multiplication des plantes, explique Ravelojaona Espérat. Le taux de réussite en BEPC de cette école a atteint les 99,15% en 2009 alors que 65% des élèves sont résidents des communes éloignées d’Ankazobe, a-t-il rajouté. 

Attrait touristes

Notons qu’une association protégeant le « Sohisika » de Tampoketsa, dite FMST, est déjà à pied d’œuvre pour sa préservation et sa régénération. Elle produit des pépinières de plantes de « Sohisika » et bien d’autres espèces autochtones pour un reboisement sur une réserve à Talatan’Angavo. En contre-partie, la CI finance des activités comme l’apiculture, la pisciculture et cette production de pépinière créant une source de revenu aux membres comptant une centaine. Une autre réserve dite « Sohisika » abritant un lambeau forestier de 15ha, a été aussi aménagée à Ankafobe pour attirer les touristes. Une trentaine de chercheurs et touristes internationaux y ont déjà visité l’an dernier pour voir le « Sohisika », selon Rasolofonirina Jean-Jacques, président de FMST.  A qui le tour ?

Navalona R.

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