Impacts de la propagation de Grevillea banksii, un arbre exotique, sur la structure et le fonctionnement des communautés microbiennes du sol associés aux essences natives de Madagascar
Auteurs
- Martial Doret ANDRIANANDRASANA, Université Antananarivo, Faculté des Sciences, Département de Biochimie, Laboratoire de biotechnologie et microbiologie - Centre National de Recherche sur l'Environnement (CNRE), Laboratoire de Microbiologie de l'Environnement (LME) - martialdoreta@yahoo.fr - Téléphone : +261 34 06 655 85 - Fax : +261 20 22 250 29
- Heriniaina RAMANANKIERANA, Centre National de Recherche sur l'Environnement (CNRE), Laboratoire de Microbiologie de l'Environnement (LME)
- Rondro H. BAOHANTA, Centre National de Recherche sur l'Environnement (CNRE), Laboratoire de Microbiologie de l'Environnement (LME)
- Damase KHASA, Université Laval-Canada, Département de foresterie et géomatique, Laboratoire de l'Institut Biologique et intégrative des Systèmes (IBIS)
Release date | 06/11/2013 |
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Geographical coverage | Madagascar, |
Keywords | plantes invasives, Grevillea banksii, essences natives, racines protéoides, communauté microbienne du sol, |
Ces dernières années, l’installation des espèces végétales allogènes et leurs impacts sur la conservation de la biodiversité Malagasy a attiré l’attention de nombreux scientifiques. En effet, l’invasion par ces espèces constitue une menace grave pour la biodiversité étant donnée leur aptitude à modifier les propriétés physico-chimiques et microbiologiques des sols et à perturber par la même occasion la régénération des espèces de plantes natives. L’objectif de cette étude est de décrire les principales modifications induites par l’introduction et la propagation de G. banksii, une espèce invasive dans plusieurs endroits de Madagascar, aussi bien au niveau de la structure et du fonctionnement des communautés de champignons mycorhiziens et ses microorganismes associés qu’au niveau du développement de deux essences ligneuses (Intsia bijuga et Dalbergia trichocarpa) autochtones de la région orientale de la Grande Ile. Les impacts de l’invasion biologique ont été évaluée sur trois parcelles caractérisées respectivement par une végétation constituée par (PI) des pseudo-steppes, (P2) une population homogène de G. banksii et (P3) une formation forestière naturelle caractéristique de la région Est de Madagascar au niveau de laquelle les deux essences forestières natives poussent.
Les résultats obtenus illustrent que la caractérisation de la propriété globale du sol des 3 parcelles conditionnées par ces trois types de végétations a montré que les caractéristiques physico-chimiques et microbiologiques du sol sous l’espèce invasive, G. banksii est généralement très proches du sol dégradé sous pseudosteppe. Ces résultats ont été confirmés par des analyses physico-chimiques et microbiologiques classiques ainsi que par des analyses moléculaires des échantillons. L’évaluation du développement de G. banksii sur les trois types du sol illustre le caractère envahissant de G. banksii par sa capacité à former des racines protéoïdes surtout dans les conditions de sol pauvres en éléments nutritifs. La formation de ces structures racinaires spéciales n’est pas significativement dépendante de la présence ou non des microorganismes du sol en général. Par contre, leur nombre augmente avec la présence des microorganismes du sol rhizosphérique de ces mêmes racines. Les analyses microbiologiques effectuées sur les sols fortement adhérés à ces racines ont montré que ces racines protéoïdes abritent plusieurs microorganismes telluriques bénéfiques pour la croissance de la plante exotique (G. banksii). Une perturbation du fonctionnement et de la structure de la microflore symbiotique (mycorhizienne et fixatrice d’azote) ainsi que ceux de leurs microorganismes associés s’est produite durant l’installation de G. banksii. Cette perturbation pourrait inhiber par la suite le développement des deux essences natives testées (Dalbergia trichocarpa et Intsia bijuga).