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Release date 23/03/2011

La faune ichtyologique d’eau douce est caractérisée par sa pauvreté en nombre d’espèces (par rapport au continent voisin, l’Afrique), sa richesse en formes endémiques et son origine marine, ainsi que par l’abondance des espèces euryhalines notamment dans la partie ouest de l’Ile (Familles des Atherinidae, Mugilidae, Siluridae et Gobiidae). Ont été répertoriées 64 familles, avec 116 genres et environ 200 espèces (150 selon De Rham P., 1996).

43 espèces de Poissons sont endémiques à Madagascar dont 32 d’eau douce et 11 euryhalines, réparties en 28 genres et 10 familles. Deux familles sont endémiques : Anchariidae et Bedotiidae ainsi que 13 genres. Parmi les 43 espèces endémiques, 26 sont inféodées aux plans d’eau des écosystèmes forestiers de la partie orientale de l’Ile.

La pêche est le principal type de prélèvement des espèces, essentiellement pour l’alimentation. La pression sur les zones de pêche continentale s’est beaucoup accrue en raison de l’augmentation de la population. En outre, elle est aggravée par l’utilisation d’engins et de méthodes de pêche peu sélectifs dans les milieux naturels, caractérisés par leur faible rendement de la production piscicole. Cette situation a amené à l’introduction et à l’acclimatation de plusieurs espèces nouvelles plus productives, à partir de la fin du 19ème siècle et, notamment, pendant la première moitié de ce siècle : Carassius auratus (Trondro gasy ou Cyprin doré), Cyprinus carpio (Carpe miroir, Besisika), Salmo irideus et Salmo fario (Truites), Micropterus salmoïdes (Black-bass), cinq espèces de Tilapia (Cichlidae) et Heterotis niloticus. Gambusia bolbrooki ou Gambusie (Pirina) a été introduite en 1951 pour lutter contre les larves d’Invertébrés aquatiques, vecteurs du paludisme.

Les espèces introduites ont fini par supplanter plus ou moins la faune ichtyologique locale, en raison du peu de compétition des espèces endémiques, en particulier de la famille des Cichlidae, qui sont déjà peu abondantes dans des aires de répartition souvent fragmentées ou très localisées pour certaines d’entre elles : Paratilapia polleniPtychochromoides betsileanus (Trondro mainty), Ptychochromoides oligacanthus (Saroy), Oxylapia polli, Paretroplus dami (Damba), Paretroplus kieneri (Kotso vato), Paretroplus petiti (Kotso), Paretroplus maculatusParetroplus polyactis (Masovoatoaka). Par ailleurs, l’introduction volontaire ou involontaire d’espèces carnivores ont accentué encore davantage les déséquilibres écologiques dans les peuplements de poissons : le Black-bass en 1951 ; le "Fibata" ou Ophiocephalus striatus, originaire de l’Asie du sud-est, introduit clandestinement en 1975 et qui a pris un développement extraordinaire dans les plans d’eau du pays au dépens des insectes aquatiques, des batraciens et des poissons dont il se nourrit.

(Marakely, Fony), (Damba mipentina) et

Très peu d’espèces sont trouvées dans les zones bénéficiant d’un statut d’aires protégées, la plupart est rencontrée dans les zones non protégées. Actuellement, neuf (9) espèces de poissons ne sont trouvées que dans ces zones jouissant d’un statut d’aires protégées : Ambassis commersoni (Ambassidae), Anguilla marmorata et Anguilla nebulosa labiata (Anguillidae), Bedotia ranomafaniensis (Bedotiidae), Chanos chanos (Chanidae), Tilapia macrochir (Cichlidae, sp. intr.), Spratelloïdes madagascariensis (Dussumieridae), Eleotris legendrei (Eleotridae) et Pristis microdon

(Pristidae).