HTML Document Ecosystèmes aquatiques

Description des principaux écosystèmes aquatiques
Release date 15/05/2008

Les principaux écosystèmes aquatiques

Les principaux écosystèmes aquatiques de Madagascar sont : les eaux souterraines et les eaux continentales de surface ou zones humides d’eau douce. Ces dernières sont les plus importantes en matière de diversité biologique et comprennent deux grandes catégories de milieux :

  1. Les milieux d’eau courante ou lotiques : ruisseaux, rivières et fleuves ;
  2. Les milieux d’eau stagnante ou lentiques : étangs, marais, marécages, tourbières, lacs, etc. .

Milieux lotiques

Madagascar dispose de plus de 3000 km environ de fleuves et rivières. Son réseau hydrographique est naturellement subdivisé en cinq grands bassins fluviaux sur les versants suivants :

  • Le versant Nord-Est et Montagne d’Ambre
  • Le versant du Tsaratanana
  • Le versant Est
  • Le versant Ouest
  • Le versant Sud
Sur le plan de la biodiversité, en raison de leur forte turbidité, les grands cours d’eau sont peu favorables à la vie aquatique ; les plantes submergées sont rares et seules quelques portions de cours d’eau sont poissonneuses.

Milieux lentiques

Les principaux plans d’eau douce stagnante sont formés essentiellement par les lacs continentaux et les lacs littoraux ; ils occupent une superficie totale d’environ 2000 km².

Lacs continentaux

Les lacs continentaux sont plus particulièrement d’origines diverses : tectoniques, de plaines et de vallées alluviales, volcaniques, de barrage et artificiels (Tableau 8). Environ 1300 lacs (avec les lagunes) ont pu être recensés jusqu’à maintenant (Source : Lrsae/Cnre/Orstom).
Des six principaux lacs dont la superficie est supérieure à 30 km², quatre se trouvent dans la partie occidentale de l’île : Kinkony, Anketraka, Ihotry et Tsimanampetsotsa, et deux sont localisés dans les régions de l’Est et du Centre, respectivement : Alaotra et Itasy. La région de l’Ouest abrite par ailleurs de nombreux petits lacs d’une grande importance pour la biodiversité liée aux milieux lacustres.
Les plans d’eau artificiel sont constitués par des lacs et réservoirs utilisés principalement pour :

  • La production d’électricité, les principaux barrages hydroélectriques sont : Mantasoa (17,8 km²), Tsiazompaniry (32,7 km²) et Antelomita dans la région d’Antananarivo ; Andekaleka et Mandraka dans la région Est ; Namorona dans la région Est de Fianarantsoa.
  • L’irrigation des zones de rizières : dans la cuvette de l’Alaotra et les plaines d’Andilamena (Sahamaloto, Antanifotsy, Maromandia, Bemaitso, Ambodivato) ; plusieurs réserves dans la région de Marovoay ( Amboromalandy, Ampijoroa…), dans la région de Manakara (réseau des marais d’Ambila) et dans la région d’Antananarivo (Ambohibao…).
  • L’approvisionnement en eau potable comme le lac de Mandroseza à Antananarivo.
  • Au contraire de certains lacs ou réservoirs artificiels connus aussi comme zones de pêche (Mantasoa, Tsiazompaniry, Amboromalandy), ceux crées par creusement et décapage des fonds sont relativement peu productifs, car les berges, en particulier, restent généralement pauvres en végétation.

Lacs littoraux

Les principaux lacs littoraux sont localisés dans la région orientale de l’île. Il s’agit d’un chapelet de lacs réunis par des canaux artificiels qui constitue tout au long de la côte, sur une distance de plus de 600 km, le canal des Pangalanes. L’eau y est très souvent douce mais elle devient saumâtre au contact de la dune côtière et à l’approche des exutoires vers la mer ou des embouchures des cours d’eau qui coupent le système des Pangalanes.

Marais d'eau douce et marécages

Disséminés un peu partout dans l’île, ces deux types de plan d’eau peu profonde sont souvent associés aux inondations fréquentes ou à l’accumulation plus ou moins permanente de masses d’eau provenant de nappes phréatiques, de sources, de ruisseaux et d’eau de ruissellement. Ils sont très diversifiés quant à leurs dimensions et à la végétation qui les colonise.
Certains des marais les plus grands, les marécages, conservent une eau stagnante pendant la plus grande partie de l’année et sont souvent envahis par une végétation dominée par les zozoro (Cyperus madagascariensis), les papyrus (Cyperus papyrus), les roseaux (Phragmites) et les massettes (Typhia), et parfois par la jacinthe d’eau (Eichornia crassipes).
Plusieurs d’entre eux sont des réserves importantes de plancton et de poissons. Certains sont progressivement transformés en rizières et utilisés parfois pour la pratique de la rizipisciculture.
Les principales vastes zones marécageuses sont pour :
  • La région Est : Marais au Sud-Ouest du lac Alaotra (75 000ha), marais de Didy dans la région d’Ambatondrazaka, marais d’Ambila à Manakara, marais dans la région de Fontsivory-Farafangana, marais dans la région d’Andapa ;
  • La région Ouest : dans les régions de Port-Bergé, de Besalampy et le long des fleuves comme la Betsiboka, la Tsiribihina et la Mangoky ;
  • Les Hauts Plateaux : Betsimitatatra et les marais des environs d’Antananarivo, marais au sud du lac Itasy, marais dans la région d’Anjorobe et marais de la Matsiatra dans la région de Fianarantsoa, etc.
En plus, il faut signaler l’existence de mares temporaires, pouvant être permanentes, pendant la saison des pluies et qui ont une plus faible superficie. Appelées matsabory, elles sont souvent liées aux précédentes zones humides et se rencontrent notamment dans :
  • Nord-Ouest (ex Faritany de Mahajanga) : Districts d'AmbatoèBoeny, Marovoay, Port-Bergé et Mampikony
  • Sud Ouest ex Faritany de Toliara) : District de Miandrivazo et Belo sur Tsiribihina
Fréquentées par différentes espèces d’oiseaux et de poissons, parfois endémiques, ces mares temporaires sont souvent utilisées après le retrait des eaux, pour différentes cultures vivrières (riziculture, arachide) ou industrielles (coton, tabac).

En 1998, Madagascar a ratifié la Convention de Ramsar sur les zones humides, engageant les gouvernements à promouvoir une utilisation rationnelle des zones humides situées sur leur territoire, et à désigner des zones humides d’importance internationale pour l’inscription sur la liste Ramsar. C’est ainsi que Madagascar est devenu la 113ème Partie contractante à ladite Convention, laquelle situation est entrée en vigueur le 25 Janvier 1999.
Voir la liste des zones humides de Madagascar inscrite dans les sites Ramsar